20 biais cognitifs : quand ton cerveau décide de te troller 🧠🤪

Parce que notre cerveau n’est pas toujours notre meilleur allié, il adore parfois nous mener en bateau avec des raccourcis mentaux bien à lui. Ces petites failles, appelées biais cognitifs, influencent nos décisions et nos perceptions sans qu’on s’en rende compte. Voici un guide détaillé des 20 biais cognitifs les plus courants, accompagnés d’exemples concrets pour enfin comprendre pourquoi, parfois, on pense un peu de travers. Prêts à découvrir comment votre cerveau vous joue des tours au quotidien ? C’est parti ! 🎢

Présentation

La théorie des biais cognitifs a été développée dans les années 70 par les psychologues Amos Tversky et Daniel Kahneman qui cherchaient à justifier la prise de décision irrationnelle dans le domaine économique.

Un biais cognitif est une déviation dans le traitement cognitif d'une information. Le terme biais fait référence à une déviation de la pensée logique et rationnelle par rapport à la réalité. Les biais cognitifs conduisent le sujet à accorder des importances différentes à des faits de même nature et peuvent être repérés lorsque des paradoxes ou des erreurs apparaissent dans un raisonnement ou un jugement.

Modèle Algorithmique: John Manoogian III (jm3) Modèle Organisationnel: Buster Benson

Qu’est-ce qu’un biais cognitif ?

Un biais cognitif est une sorte de dysfonctionnement dans le raisonnement de la pensée logique. Cela permet à l’individu de porter un jugement ou de prendre une décision rapidement. Ces biais cognitifs influencent donc nos choix, en particulier lorsqu’il faut gérer une quantité d’informations importantes ou que le temps est limité.

Pour passer à l’action ou donner un sens à un événement, le cerveau va utiliser des croyances subjectives inconscientes. Le risque de décision erronée devient alors important. Ce mécanisme est systématique. Autrement dit, pour un individu donné, telle situation entraînera tel biais cognitif. Toutefois, en être conscient permet à l’être humain d’exercer son libre arbitre. Par ailleurs, dans des secteurs comme les sciences cognitives, le marketing, la publicité ou le design d’expérience utilisateur, la connaissance des biais cognitifs amène à comprendre et à prévoir les comportements des individus, utilisateurs ou consommateurs.

250 biais cognitifs sont référencés, généralement classés dans les catégories suivantes :

• Biais sensori-moteurs (illusions liées aux sens et à la motricité)

• Biais attentionnels ou biais d’attention (problèmes d’attention)

• Biais mnésique (en rapport avec la mémoire)

• Biais de jugement (déformation de la capacité de juger)

• Biais de raisonnement (paradoxes dans le raisonnement)

• Biais liés à la personnalité (en rapport avec la culture, la langue, l’influence sociale…)

En 2012 D. Kahneman a distingué 2 systèmes de "vitesses de la pensée" :

• Le système 1, automatique et incontrôlable, se met en place par associations d’idées, de souvenirs, d’émotions, etc. Il en résulte une vision cohérente mais biaisée de la réalité. C’est le système à l’œuvre dans nombre d’actions et d’interactions.

• Le système 2 est calculateur et se structure plus lentement. Ce mode de pensée prend en compte le système 1 mais répond davantage à un effort mental.

Biais cognitif, dissonance cognitive et distorsion cognitive

Les biais cognitifs auraient autrefois été utiles pour faire face à une situation dangereuse et s’adapter aux changements. Désormais, ils sont perçus plutôt négativement.

Soit dit en passant, il est fréquent de confondre biais cognitifs et dissonance cognitive ou distorsion cognitive. Ces derniers concepts, empruntés aux thérapies cognitives et comportementales, sont liés à l’état émotionnel de l’individu et alimente des pathologies. Les deux notions sont donc différentes.

Les distorsions cognitives sont des erreurs que nous commettons lorsque nous enregistrons des informations, c’est-à-dire des mauvaises interprétations de ce qui se passe dans notre environnement.

Qu’est-ce que la dissonance cognitive ?

En psychologie sociale, la dissonance cognitive est la tension interne propre au système de pensées, croyances, émotions et attitudes (cognitions) d’une personne lorsque plusieurs d’entre elles entrent en contradiction l’une avec l’autre.

Faisons une expérience ensemble

expérience d'un biais cognitif sensoriel

Observez la photo ci-dessus.

Notre cerveau crée des raccourcis qui prennent racine sur nos connaissances, nos expériences, notre éducation, notre culture, nos émotions et notre état d'esprit.

Si vous agrandissez ladite photo, vous verrez de manière indéniable, qu'il n'y a absolument pas de couleur rouge sur la cannette. C'est juste notre cerveau qui remplit ce qui manque par ce qu'il connait. Stupéfiant, non ?

Guide des 20 biais cognitifs les plus courants

1. Biais de confirmation 🔍

Description : Tendance à privilégier les informations qui confirment nos croyances préexistantes.

Exemple : Si vous pensez que les chiens sont plus loyaux que les chats, vous remarquerez les histoires de chiens fidèles et ignorerez les cas de chats affectueux.

2. Biais d’ancrage ⚓

Description : La première information reçue (l’ancre) influence toutes les décisions suivantes.

Exemple : Si un vendeur propose d’abord une voiture à 20 000 €, vous négocierez autour de ce prix même si elle ne vaut que 15 000 €.

3. Effet de halo 😇

Description : Une impression générale influence le jugement sur d’autres caractéristiques d’une personne.

Exemple : Une personne séduisante est perçue comme plus intelligente ou compétente sans preuve concrète.

4. Biais de disponibilité 📚

Description : Jugement basé sur les exemples facilement disponibles en mémoire.

Exemple : Après avoir vu des infos sur des crashs d’avion, vous pensez que voler est plus dangereux que ça ne l’est vraiment.

5. Biais de négativité 😡

Description : Accorder plus de poids aux expériences négatives qu’aux positives.

Exemple : Recevoir 10 compliments et une critique… et se concentrer uniquement sur la critique.

6. Effet Dunning-Kruger 🤓

Description : Les personnes moins compétentes surestiment leurs capacités, tandis que les plus compétentes les sous-estiment.

Exemple : Quelqu’un qui vient de débuter au piano se croit virtuose, tandis qu’un pianiste confirmé doute de ses talents.

7. Biais de statu quo 🛑

Description : Préférence pour maintenir les choses comme elles sont.

Exemple : Rester sur votre ancien forfait téléphonique même si un nouveau est moins cher et plus avantageux.

8. Biais de projection 🪞

Description : Penser que les autres partagent nos pensées et croyances.

Exemple : Être surpris qu’un ami n’aime pas le chocolat, car vous supposez que tout le monde l’aime.

9. Effet de simple exposition 🎶

Description : Aimer quelque chose simplement parce qu’on y est exposé fréquemment.

Exemple : Une chanson qui vous paraissait banale devient votre favorite après l’avoir entendue plusieurs fois.

10. Biais de conformité 🫂

Description : Adopter les comportements du groupe pour s’y conformer.

Exemple : Rire à une blague que vous ne trouvez pas drôle parce que tout le monde rit.

11. Biais d’optimisme 🌞

Description : Croire que les événements négatifs n’arrivent qu’aux autres.

Exemple : Penser que vous ne tomberez jamais malade même si vous négligez votre santé.

12. Biais de rétrospection 🔮

Description : Après coup, croire que l’on avait prédit un événement.

Exemple : Après un match de foot, affirmer que vous saviez que votre équipe allait gagner.

13. Biais de survie 🧟

Description : Se concentrer sur les succès visibles et ignorer les échecs invisibles.

Exemple : Penser que devenir entrepreneur est facile car on voit souvent des success stories, mais pas les nombreuses faillites.

14. Effet de faux consensus 🤝

Description : Surestimer combien de personnes partagent nos opinions.

Exemple : Être convaincu que tout le monde préfère le télétravail, car c’est votre cas.

15. Biais d’autocomplaisance 🏆

Description : Attribuer ses réussites à ses qualités et ses échecs à des causes externes.

Exemple : Réussir un examen et penser que c’est grâce à votre intelligence, mais accuser le prof si vous échouez.

16. Biais de l’aversion à la perte 💔

Description : Ressentir plus fortement les pertes que les gains.

Exemple : Perdre 20 € vous affecte plus que gagner 20 € ne vous réjouit.

17. Effet Barnum 🎭

Description : Croire qu’une description vague et générale s’applique parfaitement à nous.

Exemple : Lire un horoscope et penser qu’il décrit exactement votre journée.

18. Biais de croyance en un monde juste ⚖️

Description : Penser que le monde est fondamentalement juste et que chacun reçoit ce qu’il mérite.

Exemple : Juger qu’une personne pauvre le mérite sans prendre en compte des facteurs extérieurs.

19. Effet de cadrage 🖼️

Description : Être influencé par la manière dont une information est présentée.

Exemple : Préférer une viande « 90 % maigre » plutôt qu’une viande « 10 % grasse », bien que cela soit identique.

20. Illusion de contrôle 🎮

Description : Penser contrôler des événements aléatoires.

Exemple : Lancer un dé plus fort pour obtenir un chiffre précis.

Sources :

1. Les 12 biais cognitifs les plus courants - Psychologue.net

2. 12 biais cognitifs qui impactent votre quotidien - La Clinique E-Santé

3. Les biais cognitifs - Outils Psy

4. Cognitive Biases - Psychology Today

shs.cairn.info

Pour aller plus loin

Le Codex des biais cognitifs est une ressource précieuse qui répertorie et explique les nombreux biais cognitifs influençant nos perceptions et décisions quotidiennes. Ce travail, initié par John Manoogian III et Buster Benson, a été traduit en français et est accessible sous différentes formes interactives et téléchargeables.

Pour consulter le Codex des biais cognitifs en français, vous pouvez visiter les liens suivants :

• Version interactive : Codex des biais cognitifs - Penser critique

• Version PDF téléchargeable : Codex des biais cognitifs - Penser critique (PDF)

Ces ressources offrent une exploration détaillée des biais cognitifs, illustrant comment notre cerveau peut parfois nous induire en erreur. Elles sont particulièrement utiles pour ceux qui souhaitent approfondir leur compréhension des mécanismes mentaux et améliorer leur pensée critique.

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