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Un homme face à l'univers - Image de Greg Rakozy

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Le titre ne fait pas tout

Dernière mise à jour : il y a 7 jours

Récit singulier d'une expérience enrichissante au sein d'un cartel entouré de collègues soignant.e.s du 16 Novembre 2022 au 11 Octobre 2023.


Me voici au beau milieu de la nuit en train d'écrire ces quelques phrases pour clôturer mon expérience, éblouissante, de cartellisant. C'est comme ça qu'on dit quand on se réfère à l'organe du "cartel" sensé servir de transmission à la psychanalyse lacanienne.

un badge du titre d'un professionnel

source photo www.jobat.be

Le principe du cartel

C’est en 1964 que Jacques Lacan, dans son « Acte de fondation », présente pour la première fois le principe d’une « élaboration soutenue dans un petit groupe » au service de « l’exécution d’un travail ». Nommant ces groupes « cartels », il attendait du travail de cartel comme celui de « l’École » de restaurer le soc tranchant de la vérité de la psychanalyse.

Aussi hétérogènes que soient les sujets de travail des cartellisants, l’élaboration que ceux-ci tentent d’en faire durant le temps imparti l’est dans le cadre de ces « petits groupes » dont J. Lacan a spécifié le fonctionnement :


1 – L’« élaboration soutenue dans un petit groupe » vise un travail.

2 – Le groupe est composé de « trois personnes au moins, de cinq au plus, quatre est la juste mesure ».

3 – Une personne nommée « PLUS UNE » est « chargée de la sélection, de la discussion et de l’issue à réserver au travail de chacun ».

4 – Pour éviter les « effets de colle » la durée du cartel est limitée à un an, renouvelable une fois.

5 – Tout travail « doit avoir son produit […] produit propre à chacun, et non collectif ».

6 – La mise à ciel ouvert des résultats attendue par J. Lacan s’effectue de nos jours par le biais de travaux présentés lors de rencontres dédiées aux travaux des cartellisants.


Je termine comme j'ai commencé

Inspiré dans la nuit à écrire à partir d'un titre... En effet, à la suite de ma première rencontre avec les 5 autres cartellisant.e.s et la "plus une" en novembre 2022, j'avais été comme frappé en pleine nuit pour écrire un texte autour de "un corps de rêve". J'avais alors été impressionné par ce rêve qui m'avait donné assez de matière pour écrire les prémisses d'un texte poétique que j'allais présenter le mois suivant au cartel.


En cette dernière rencontre quelque peu mouvementée, je me retrouve d'une manière analogue à être éclairé par mes voyages nocturnes ; la conscientisation d'un titre qui fait office d'enseigne lumineuse pour entrer dans un récit singulier : Le titre ne fait pas tout.


Notre première rencontre, j'avais été quelque peu interloqué lorsqu'il avait été demandé par notre plus une, notre titre. Cela était passé inaperçu et j'en avais fait alors une boutade : "ah je croyais que vous vouliez savoir notre fonction, pas le nom de notre texte à venir". Pour déclarer notre cartel, il fallait déclarer le titre de chaque texte que nous allions présenter au sein de notre groupe. Mais tout ne s'est pas déroulé comme prévu...


Dès le départ, après s'être présenté.e, j'ai parlé de mon désir d'écrire au sein de ce cartel. Je suis alors naturellement le premier volontaire à présenter un texte le mois d'après. Convaincu que si j'attendais, je risquais de me comparer aux autres collègues et de sentir le phénomène de l'imposteur m'accabler.

L'idée qui nous rassemblait était la notion du corps et ses modes de jouissance.


Notre cartel rassemblait un médecin généraliste, une docteur en psychopathologie, une étudiante en art-thérapie, deux psychologues cliniciennes et le danse-thérapeute que je suis. Notre plus une, psychologue, était la référente du groupe et était sensée guider et border nos réflexions sur les questions théoriques lacaniennes.


Pour une raison qui m'échappe encore, le titre de nos textes n'a jamais été donné à la coordinatrice de l'association. Et c'est lors de notre rencontre en octobre 2023, que cette rencontre s'est imposée comme la dernière. C'est là que nos "titres" nous ont été demandés à nouveau pour déclarer notre cartel alors devenu clandestin depuis tout ce temps...


Jacques LACAN
Jacques LACAN (Lituraterre)

C'est donc en octobre 2023, que nous nous apprêtions enfin à nous réunir après la pause estivale pour écouter le 5ème et dernier texte d'une de nos cartellisantes. Mais avant cela, il y a eu une série de couacs qui a enrayé la machine et précipité ce cartel dans le ravin du Réel. La confrontation d'une cartellisante face à la plus une sur une question éthique d'impartialité et de transparence au sein de notre cartel. La tension était palpable dans notre groupe whatsapp et aussi lors de cette ultime présentation.


Une fois la présentation clinique de notre dernière cartellisante, la confrontation a été verbalisée pour revenir sur cet incident qui pointait du doigt le manquement de notre plus une. C'est là qu'à la surprise générale, notre plus une s'est levée, se défendant de ne pas vouloir être confrontée et est partie sans rajouter le moindre mot. Le cartel venait d'exploser en plein vol devant nos yeux ébahis.


Le titre que j'ai donné ou plutôt la leçon que j'ai reçue grâce à ce cartel est bien que le titre d'une personne ne fait pas tout.

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